Privatisée, marchandisée : l'Ecole archipel - Institut français de l'éducation N°137 - mai 2021

 

http://veille-et-analyses.ens-lyon.fr/DA-Veille/137-mai-2021.pdf

 

La privatisation de l’éducation peut être définie comme « le transfert de biens, de fonctions, de responsabilités ou d’opérations de gestion qui étaient précédemment aux mains d’acteurs publics, au premier rang desquels les pouvoir publics et qui sont confiés à des acteurs privés » (Chevallier & Pons, 2019) l. Dès 2007, Ball et Youndell ont construit une typologie distinguant des formes de privatisations endogènes, internes au systèmes éducatifs – qui comprennent la montée en puissance des marchés scolaires, la propagation des principes de la nouvelle gestion publique (New Public Management) dans le contrôle et le pilotage des établissements, et la mise en œuvre de politiques de reddition de comptes (accountability) – des formes de privatisations exogènes, caractérisées par une entrée du secteur privé dans l’éducation, lorsque des entreprises prennent part à l’organisation et à la gestion de segments de l’enseignement public (Chevallier & Pons, 2019). De façon complémentaire, la notion de marchandisation est utilisée pour désigner la tendance à tirer un profit mercantile d’une activité non marchande, c’est à dire, pour le sujet qui nous préoccupe, au sein de l’enseignement public.