Comportement alimentaire, activité physique, sédentarité et inégalités sociales de santé à l’adolescence

 

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Florian Manneville

A l’adolescence, plus le statut socioéconomique (SSE) des individus est élevé, meilleur est leur état de santé et traduit l’existence d’inégalités sociales de santé. Ces inégalités pourraient s’expliquer par une inégale répartition des modes de vie comme l’activité physique (AP), le comportement sédentaire (CS) et le comportement alimentaire (CA) en fonction du SSE des adolescents. Les liens entre les modes de vie et les inégalités sociales de santé sont encore mal connus à l’adolescence. 

 

Objectifs : Cette thèse visait à analyser les liens entre les modes de vie et les inégalités sociales de santé à l’adolescence à travers trois objectifs : 1) décrire les modes de vie et leurs répartitions en fonction du milieu social des adolescents, 2) évaluer l’efficacité d’une intervention de santé publique sur la réduction des inégalités sociales de santé à l’adolescence, 3) mesurer et quantifier les effets médiateurs des modes de vie sur les inégalités sociales de santé à l’adolescence. Méthodes : Pour répondre à ces objectifs, les données de deux essais de prévention du surpoids et de l’obésité à l’adolescence ont été utilisées : PRALIMAP (PRomotion de l’ALImentation et de l’Activité Physique) et PRALIMAP-INES (INEgalités de Santé). L’AP et le CS ont été mesurés en utilisant l’auto-questionnaire « International Physical Activity Questionnaire » et le CA avec un questionnaire de fréquence alimentaire. Le SSE a été défini à l’aide de l’Indice de Position Sociale des Elèves et du « Family Affluence Scale ». Les analyses statistiques réalisées comprenaient des modèles de régression linéaire, mixte et logistique et une analyse des transitions latentes. Résultats : Les adolescents de faibles SSE pratiquaient moins d’AP et avaient une alimentation moins équilibrée que ceux de SSE plus élevés. Globalement, le CS n’était pas associé au SSE des adolescents. Des inégalités sociales de corpulence et de qualité de vie ont été révélées. Il n’a pas été mis en évidence qu’une intervention universelle permettait de réduire les inégalités sociales de corpulence. Des effets médiateurs des comportements dans l’association entre le SSE et l’état de santé ont été suggérés. Conclusions : Ces résultats soulignent l’importance de la prise en compte le milieu social des adolescents pour réduire les inégalités sociales de santé à cette période de la vie. Les comportements apparaissent comme des leviers importants de réduction des inégalités sociales de santé.