Prévention de l’homophobie et de la transphobie dans les collèges et les lycées

 

https://cache.media.eduscol.education.fr/file/MDE/05/3/Vademecum_campagne-prevention-homophobie-transphobie_1067053.pdf

 

La réalité des LGBTphobies dans les établissements scolaires 

 

L’homophobie et la transphobie touchent de nombreux élèves à l’École : les jeunes identifiés comme gays, lesbiennes, bi ou trans (LGBT) – qu’ils le soient ou non – mais aussi les élèves qui s’écartent de la norme de leur sexe ou encore les enfants de familles homoparentales. Plusieurs enquêtes et études permettent de dessiner une image des LGBTphobies dans les établissements scolaires. 

Selon une étude de l’IFOP réalisée en 2018 pour la Fondation Jean-Jaurès et la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH), l’établissement scolaire apparait comme le lieu au sein duquel les agressions LGBTphobes sont les plus courantes (devant la rue et les transports en commun) : 26 % des personnes LGBT déclarent y avoir fait l’objet d’injures ou de menaces verbales, 13 % d’une ou plusieurs agressions physiques. La prévalence des insultes homophobes, souvent banalisées, demeure particulièrement forte : 18 % des lycéens ou étudiants LGBT déclarent avoir été insultés au cours des 12 derniers mois. Une enquête récente sur la santé des mineurs LGBT scolarisés révèle, en particulier chez les jeunes se définissant comme trans, un fort niveau d’appréhension face à l’École (qu’il s’agisse des pairs ou de l’institution) : l’expérience scolaire est perçue comme « mauvaise » ou « très mauvaise » par 72 % d’entre eux. 

Ces chiffres témoignent de phénomènes objectivement installés dans le quotidien des classes et dont peu d’élèves osent parler, surtout quand ils en ont été directement victimes. L’institution scolaire doit par conséquent porter un regard lucide sur cette situation et lutter contre l’isolement des élèves, qui est parfois renforcé par la difficulté à trouver du soutien dans le cercle proche. L’enjeu est grave ; les conséquences de l’homophobie et de la transphobie sont bien connues : le repli sur soi, l’échec scolaire, le décrochage, les comportements suicidaires.